Avec un titre aussi audacieux, il était presque impossible de ne pas avoir d’attentes. C’est en étant agréablement surprise que j’ai quitté la salle intime du Théâtre Prospero vendredi dernier. Une simple mise en scène, des projections et un acteur incroyablement talentueux constituent cette oeuvre remplie de créativité. Vous voulez être stimulés, charmés et avoir l’impression d’être au cinéma alors que vous vous retrouvez au théâtre? BIG SHOT saura vous faire vivre une expérience fascinante! Rendez-vous au Théâtre Prospero avant le 29 avril prochain!

DES PERSONNAGES PERFORMÉS AVEC BRIO

Jon Lachlan Stewart est tout simplement captivant! Il nous transporte avec facilité dans chacun des personnages qu’il incarne; le tout livré avec une crédibilité irréprochable. Il maîtrise, en plus,  son corps et son registre vocal de manière admirable! Par l’entremise de transitions corporelles créatives et originales, Stewart parvient à passer d’un protagoniste à un autre. Ce qui est le plus phénoménal est, selon moi, l’honneur qu’il fait à chacun de ses personnages; il est engagé et présent! Tantôt, il est un jeune enfant, tantôt il est un vieux Japonais; les deux joués à la perfection!

Crédits | PHOTOS: Citrus Photography (Tim Nguyen)
Crédits | PHOTOS: Citrus Photography (Tim Nguyen)

UN SCÉNARIO INGÉNIEUX

Au-delà de la performance renversante de Jon Lachlan Stewart, l’une des réussites de l’oeuvre est incontestablement le scénario. L’artiste s’est donné un grand défi en décidant de faire un spectacle bilingue. En effet, ce choix artistique pouvait tout aussi bien être une réussite totale ou un échec cuisant, car il s’adresse à deux types de public avec deux genres d’humour complètement différents. Ceci étant dit, il est tellement confiant et charismatique dans chacun de ses rôles qu’il ne donne pas le choix au public de le suivre dans cette amusante aventure. Il arrive également à surprendre l’auditoire avec la façon intelligente dont il raconte l’histoire. Le tout semble être un puzzle, mais en portant une attention à tous les éléments présentés par l’acteur, nous comprenons que tous les détails comptent et que tout a été pensé. D’ailleurs, la magnifique mise en scène nous transporte davantage dans le monde fictif de Stewart. C’est à travers le choix des lumières ainsi que les projections qu’un aspect cinématographique est exposé au public.

Crédits | PHOTOS: Citrus Photography (Tim Nguyen)
Crédits | PHOTOS: Citrus Photography (Tim Nguyen)

UN ACTEUR IMPRESSIONNANT!

En sortant du théâtre, j’étais plus qu’heureuse d’avoir fait la découverte d’un nouvel artiste rempli de potentiel artistique et de talent. Je pense avoir été particulièrement impressionné par l’aisance sur scène de Jon Lachlan Stewart. Il est présent et se livre à nous avec une vulnérabilité touchante en plus d’utiliser l’espace de la scène avec une grande assurance. Je suis très consciente qu’il a fait ce spectacle à maintes reprises, mais étant moi-même comédienne, je reconnais le courage et l’ouverture que demande une performance. En le voyant à l’œuvre, la première personne qui me vint à l’esprit ne fut nul autre que le grand praticien de théâtre: Jerzy Grotowski. Effectivement, Grotowski croyait beaucoup en la relation entre le comédien et les spectateurs. Selon lui, pour que cette relation soit honnête et authentique, l’acteur doit de se mettre à nu devant le public pour être en mesure d’avoir cette riche interaction. Par conséquent, une interaction humaine qui ne peut être décrite; une connexion divine! C’est exactement ce que j’ai éprouvé en sortant du théâtre. J’ai senti, l’instant de la performance, que nous étions liés.

Écrit et interprété par:  Jon Lachlan Stewart
Consultant: Paul Ahmarani
À la salle intime du Théâtre Prospero, jusqu’au 29 avril 2017