Réal Chabot et le studio de production BOULEVARD présente le film EXIL, réalisé par Charles-Olivier Michaud. D’abord présenté en première mondiale, en novembre 2012, au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, puis en mars dernier, dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois, Exil sortira enfin en salle le 27 juin prochain à l’Excentris. Après l’enlèvement de son père, Samuel, un jeune homme de 12 ans, quitte son Haïti natal à la recherche de sa mère dont il a appris l’existence. Pour tenter de la retrouver, il traversera l’océan, mais passera par bien des péripéties. C’est l’instinct qui le poussera à se rendre en Floride, à New York et à Montréal en poursuivant sa recherche sans la moindre assurance d’atteindre son but.

Exil est un film sombre avec des thèmes comme enlèvement, trahison, mensonge, abandon, mort, etc., mais Charles-Olivier Michaud trouve que l’exil est un « sujet fort et évocateur qui touche beaucoup de gens partout » dans le monde. Que les gens proviennent d’Haïti ou d’ailleurs, Samuel représente ces gens qui quittent leur pays d’origine sans savoir où ils aboutiront et qui perdent leurs repères et leur famille pour en créer de nouveaux. Leur parcours ressemble t-il a celui de Samuel? C’est un questionnement qui s’impose. Par contre, la narration assurée par Stanley Péan adoucie la dureté du film. L’espoir et la providence ajoutent un ton poétique au récit. Le paysage exotique de la République Dominicaine, apporte aussi un peu de chaleur à ce drame qui fait honneur à la plupart des films dramatiques des Québécois. Si quelques-uns un ont été déçus par le choix du pays pour le tournage dans les Antilles, sachez que l’équipe a tout de même tourné dans les quartiers haïtiens de la République Dominicaine et a collaboré avec des acteurs de talent qui viennent d’Haïti. L’équipe a créé son propre « Haïti en République pour accommoder [son] budget restreint et pour faciliter la production en général. »

Le troisième long-métrage de Charles-Olivier Michaud met en vedette pour la première fois au grand écran, Francis Cléopat, qui a à peine douze ans et qui a été découvert par l’agence d’artistes Lafond-Lafantaisie. Francis était très enthousiasme par le rôle et il était particulièrement emballé par les scènes de violence qui n’étaient pas nombreuses, mais bien présentent. Julie Le Breton, Paul Doucet et Mireille Métellus font aussi partie de la distribution. Bien que leur apparition soit plutôt brève, leur performance a apporté un peu de nuance dans la palette d’émotion. D’ailleurs, l’ambiance dramatique est accentuée par la musique de Michel Corriveau.

Florence Marcelin
Chroniqueuse Web
Lounge Urbain

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