Le duo britannique commence à être habitué des planches montréalaises. Après leur passage à la Casa del Popolo en février 2015, durant le festival de jazz cet été, les revoilà sur la scène de la Sala Rossa. C’était mercredi dernier, on y était, et c’était écœurant !

Ils se suffisent à eux-mêmes sur le devant de la scène. Andy Balcon avec sa guitare. Dave Crowe avec son micro et ses prouesses gutturales pour seule arme. Le duo fonctionne toujours aussi bien, après 8 années de vie commune à parcourir le monde et livre son mélange électro-blues. Un mélange inédit, et surtout audacieux.

L’entrée en matière est toujours aussi cinglante. La voix rauque et éraillé d’Andy est accompagnée des sons produits par la bouche de son acolyte, Dave Crowe. Guitare en main, le chanteur ondule sa silhouette longiligne. Mais c’est le beat boxer qui jase avec le public. Et en français s’il vous plaît. C’est vrai qu’il est le plus extraverti du duo.

Au premier rang, les groupies sont au rendez-vous. Elles crient et sautent dans tous les sens. Un homme, accoudé à la scène tape fort du pied en buvant une bière et en filmant.

Pas d’artifices, pas de jeux de lumières incroyables, les deux musiciens n’en n’ont pas besoin. Leur musique fait tout le travail. Le beat box humain façonné par Dave Crowe est de l’ordre de la prouesse technique et physique lors de son solo. Il évolue sous les yeux d’Andy Balcon, qui s’est mis dans un tout petit coin de la scène pour laisser son partenaire s’exprimer pleinement. Puis c’est au tour de ce dernier de jouer un solo.

Avec leur attitude sexy et humoristique, le public est conquis. «Dans ce bel album, on nous voit beaucoup… nus», lance Dave Crowe en brandissant leur dernier opus baptisé «Noir». Un petit bijou qu’on image écouter dans sa voiture comme sous sa douche.

Delphine Jung