Nouveau sur le LoungeUrbain!

« De Montréal à Paname! » est un projet visant à croiser les talents du mouvement hip hop underground et indépendant, des scènes Montréalaises et Parisiennes. Sous forme de rubrique sur le blog, vous retrouverez des interviews croisées à propos de certains acteurs de ce mouvement.

Aujourd’hui, place à cet art urbain qui a vu le jour dans les quartiers de New York fin des années 60 début des années 70  et qui s’est emparé des coins et des recoins de la ville depuis, j’ai nommé : le graffiti !

De Montréal à Paname! #4 Graffiti
Zek à gauche, Keag à droite.

Pour la petite histoire, le graffiti, né dans les quartiers pauvres de New York, avait à la base une fonction strictement intra-muros. Utilisé principalement par les gangs, il servait à signaler aux autres la limite de leur territoire. C’est grâce à l’histoire de Taki 183 apparût en 1971 dans le New York Times que la discipline va connaitre un déclic, une popularité, et devenir ce mouvement qu’on connait encore à l’heure d’aujourd’hui. En effet, ce postier qui travaillait dans les 5 arrondissements de la ville avait prit l’habitude de taguer son nom partout le long de ses trajets, à l’intérieur et à l’extérieur des trains. Sa démarche qui avait suscité la curiosité d’un journaliste qui a ensuite publié son histoire a été le feu de départ dans cette course pour la ‘célébrité’, la créativité. De là, on a vu apparaitre et se développer toute sorte de style comme le flop, le wild style, les blok letters, les punitions, les saturations etc. Ainsi que toutes sortes de manière de le pratiquer : en vandal ou en terrain. En équipe ou en solo. Pour le fun ou pour le fame. Quoi qu’il en soit, cette branche du hip hop a permis de donner une autre voix à ses enfants autrement muets.

Et puis soyons honnête, se faire reconnaitre ici par ceux qui nous connaissent, c’est bien, mais se faire connaitre là bas par ceux qui ne nous connaissent pas, c’est mieux ! Je pense que KEAG côté Paname et ZEK du A’SHOP côté Montréal que nous allons vous présenter aujourd’hui ne me contrediront pas.

Faites passer le message…

Qui es tu?
ZEK : Je suis Zek One, artiste graffiti de Montréal

KEAG : Un autodidacte même si j’ai été à l’école… Concrètement, l’école m’a appris le système,  financièrement on peut difficilement vivre en dehors, j’ai juste appris à vivre en parallèle…

Quel a été ton parcours jusqu’à aujourd’hui?
ZEK : J’ai débuté en 1993, vandale à temps plein pendant plusieurs années. Depuis une dizaine d’années je me concentre à développer mon style de lettres. Ainsi que mes productions murales, galleries et customisation d’objet. Cela fait près de huit ans que je vis du graffiti uniquement. Depuis deux ans je suis impliqué au Ashop.ca.

KEAG : En matière de peinture, c’est pareil qu’avec l’école. J’ai fais mes classes pendant dix ans. J’ai eu la chance d’avoir de bon profs et de sacrés camarades, ça compte beaucoup. Un bon prof donne de bonnes bases et te regarde faire ton truc sans imposer le sien… Des bons camarades te soutiennent même si ton style est…Comment dire….Un peu beaucoup différent, voir très moche !  Un exemple : Prends Babs ou Cezam sur roulant, ils n’ont jamais rechigné quand j’posais des gros croutons crades à coté d’leurs belles lettres équilibrées… Pour eux comme pour moi, l’essentiel n’est pas là, l’essentiel c’est l’action !

Passé cette décennie d’étude, le temps minimum nécessaire pour maitriser une matière, que ce soit peinture, culture, science, ou les femmes… Bref, passé ses dix ans, l’assurance, la confiance, le “plus rien à prouver à personne”, m’ont permis la suite… La suite c’est une fuite en avant vers des délires non validé par le genre… Mettre de la peinture en bouteille, tagguer les trottoirs, jeter des sauts d’peintures partout, sur tout… Depuis cette ouverture d’esprit,  je suis perché disent certains, je préfère dire que je vois loin maintenant… La base de mes profs c’est le phare quand j’m’éloigne… Toujours du tag, du silence, toujours tout déchirer !

Quel est ta définition de la pratique du vandale et du terrain? 

ZEK : Elle sont liées c’est sûre. 80% des graffeurs passent du vandale au terrain. Du terrain au vandale, ainsi de suite. Souvent je mets en pratique des techniques de vandale dans les pièces en terrain et vice versa. Mais c’est quand même deux mondes différents et bien des gens s’adonnent qu’à une seule de ses pratiques.

KEAG : Le terrain c’est  copains, détente, grillades, travail artistique, vannes en tout genre et belles photos colorés avec le soleil… Le vandal c’est action, sensation, vigilance, rapidité d’exécution, souplesse, saut d’obstacle… Et on se chambre après autour d’un grec avec nos clichés flous, mal cadré ou inexistant…

Elles sont liées quand on mange le fameux grec dans un terrain…

As tu un rituel avant d’aller peindre ?

ZEK : Non pas vraiment.  À part m’assurer d’avoir bien sketché avant et d’avoir réfléchie le plus possible à mes couleurs, histoire d’éviter de me planter.

KEAG : Pas de rituel, du feeling…  J’écoute les signes muets, je sens le vent, je me prépare mentalement au pire… Si ils arrivent, quoi dire, où courir… Passe par le plus dur au début, la suite sera facile c’est une de mes règles, j’en ai des dizaines, le code vandal du K…

Si je te dis Montréal/Paris, à quoi tu penses ?

ZEK : Connection

KEAG : Humour

Que représente pour toi le graffiti dans les galeries d’art?

ZEK : Le future

KEAG : Factice

Quel livres ou article  as tu lu récemment ?

ZEK : Mtn-world.com, le blog.

KEAG : Parisot (médef) qui investit dans le graffiti, et un article de médecine sportive sur le lumbago…

As tu une dédicace à faire ?

ZEK : mes nombreux amis de Montréal. Paris, NYC et Puerto Rico

KEAG : SORE

Rendez-vous sur la page facebook du projet pour en savoir plus et participer à l’échange entre ces deux artistes. De Montréal à Paname!

Peace, Unity, Love and Having Fun…

Moradéké