J’ai eu la chance d’avoir une entrevue, pour le compte de Lounge Urbain avec Patsy Faublas, l’auteure et conceptrice du projet Les Monologues Famn Fò, qui m’a révélé ses intentions, derrière ce projet. Une entrevue très sympathique, avec une femme en pleine possession de ses moyens!

Le 9 février prochain sera présenté dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs les Monologues Fanm Fò que je vous propose de découvrir à travers les propos de l’auteure et conceptrice Patsy Faublas. Mise en scène par Joanne Degand, Les Monologues Fanm Fò est un projet de la jeune compagnie Troupe Nu’bien. Tranquillement, cette compagnie se fraye un chemin pour mettre de l’avant sa vision. Dans ce projet, elle veut nous faire connaître un peu plus l’histoire d’Haïti. La représentation aura lieu au Cabaret La Tulipe à 16 h.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de monter ce projet ?

« L’envie de présenter Haïti sous un autre jour. Présenté Haïti sous un nouveau regard. De faire découvrir, d’apprendre et aussi le travail de renforcement identitaire qui est très important pour moi. On est porté à toujours regarder l’aspect négatif, mais il est bon de se rappeler que malgré ça, il y a des gens qui arrivent à se démarquer. C’est primordial de le souligner et de faire changer la perspective des choses. Voir l’espoir, voir qu’il y a toujours place à l’amélioration. »

Qu’en est-il de l’histoire, est-ce possible d’en avoir une idée générale ?

« C’est le récit de sept femmes qui m’on inspiré, qui ont marqué l’histoire d’Haïti et le quotidien de plusieurs personnes d’Haïti et d’ailleurs. La vie de femmes qui ont épaté l’histoire du peuple haïtien, mais aussi l’histoire de d’autres pays de l’occident. Ces sept femmes sont présenté à travers ses monologues. Elles parlent d’elles, de leurs expériences, ce qu’elles ont vécu et ce qu’elles ont accompli. Les faits marquants dans l’histoire d’Haïti. C’est l’histoire d’Haïti à travers le récit de sept femmes.

L’important pour moi c’est que les gens découvrent les personnages. Ce monologue met de l’avant des femmes qui ont vécu au du 15e siècle jusqu’à nos jours. On retrace un portait de femmes qui sont tout aussi de notre époque que des femmes des générations précédentes. On a tendance a toujours parlé que de nos ancêtres, nos prédécesseurs. Je voulais absolument mettre aussi l’accent sur les femmes qui ont accompli de grandes choses de nos jours. Parce que, oui, il y a encore des femmes qui accomplissent de grandes choses aujourd’hui. »

Beaucoup de personnes ne considèrent pas les monologues, qu’aurait-tu à dire à ces personnes pour les attirer?

« Il s’agit en fait de monologues dynamiques. Avec musiques, danses et chants. Tout ça sera un joyeux croisement, pas des discours linéaires. C’est sûr que lorsqu’on pense à monologue, on se dit que c’est une seule personne qui parle. Dans Les Monologues Fanm Fò, il y a une mise en scène, il y a de la musique. Pas seulement la mise en mot, mais aussi, la mise en mouvement, de la cadence, des chants pour accompagner. C’est plus dynamique qu’un simple monologue. Il y a beaucoup de travail sur la mise en scène  pour la rendre plus intéressante. Mais, ce qui fait la force de Fanm Fò, c’est qu’il y a une belle cohésion, une complicité avec les spectateurs. »

« Parce [que les spectateurs] seront impliqués, tant dans la présence que dans la réflexion. Les Monologues Fanm Fò mettent en scène une relation intime entre le spectateur et des héroïnes de la nation haïtienne, j’ai voulu que l’accent soit mis sur le visage des comédiennes, leurs expressions, leur regard. Un mot résume toute la démarche artistique c’est INTIMITÉ. » -Maxime St-Juste

La musique

David Bontemps et le quintette world-jazz Makaya font une belle adaptation de tout ce qui est jazz avec une certaine sensibilité à leur racine. Ce qui donne un mélange de différents styles. Des styles qui touchent autant les Haïtiens de souches que ceux qui sont maintenant interpellés par d’autres influences musicales. Il y a du Jazz, mais du Jazz avec une couleur racine, une couleur culturelle. Je les ais choisis parce qu’ils sont calés en musique et aussi parce qu’il y a dans leur musique un métissage. Fanm Fò, c’est l’histoire de femmes qui touche les périodes du 15e siècle a nos jours. Donc, la musique sera aussi le reflet de ces périodes. Il y aura de la cohérence dans les rythmes. C’est pourquoi, il y aura autant du jazz que des rythmes plus afro-caribéens et autres. »

Envisage-tu de présenter la pièce dans une version plus élaborée et de faire une tournée ?

« À la base Fanm Fò était une comédie musicale, le monologue, n’est qu’une prémisse. Mais oui, la pièce va avoir lieu en 2015. Pour la tournée, ça s’annonce bien. Il y a déjà des promoteurs qui démontrent un intérêt pour Les Monologues Fanm Fò. J’aimerais aller visiter certaines villes avec le projet. »

Sept personnages féminins vous amènent à travers leurs paroles, les chants et le mouvement découvrir leur histoire. Celle d’Haïti, du passé et du présent. La découverte, mais aussi la familiarité seront au rendez-vous.

Avec la participation de sept comédiennes : Arcelle Appolon dans le rôle d’Anacaona, Josiane Milius dans le rôle de Catherine Flon, Sessina Elusma dans le rôle de Victoria “Toya” Montou, Farah Charles dans le rôle de Marie Claire Heureuse Félicité Dessalines, Valérie Solon dans le rôle d’Yvone Hakim-Rimpel,  Altagrâce Rigueur dans le rôle d’Ertha Pascale Trouillot et Myriam Jean dans le rôle de Michaëlle Jean.

Également à la production : Réalisation : Patsy Faublas, Mise en scène: Joanne Degand, Conseil à l’écriture: Joujou Turenne, Direction musicale: David Bontemps, Musique: Makaya, Danse: Cindy Belotte (Mapou Ginen), Concept : Maxime St-Juste

Les Monologues Fanm Fò : Dimanche le 9 février 2014 au Cabaret La Tulipe de Montréal. Billetterie: 514-526-4000 ou réseau Admission.

Florence Marcelin
Chroniqueuse web
Lounge Urbain