L’artiste corano-américaine se produisait samedi soir en première partie de Bonobo, dans le cadre du festival Igloofest.

Elle n’était pas forcément celle que tout le monde attendait et pourtant, Jennifer Lee, alias Tokimonsta a eu le goût d’un doux bonbon, samedi soir au Vieux-Port.

Depuis son premier EP en 2008, Bedtime Lullabies, l’artiste a révolutionné les sonorités instrumentales du hip-hop grâce à son mélange unique de percussions, de voix et de vinyle, le tout accentué par des notes de piano.

Tokimonsta - Crédits April YABLONOVITCH

Minorité dans la minorité (une femme asiatique dans le milieu des DJ et des producteurs de musique électro), Tokimonsta ne veut pas qu’on la considère comme une princesse d’animé coréen. Elle ressemble plus à une guerrière revenue de loin.

En 2015, on lui diagnostique une rare maladie vasculaire cérébrale qui a bouleversé sa vie. S’ensuivent deux chirurgies au cerveau. Elle en a perdu l’usage de la parole et toute faculté de « comprendre » la musique. Quelques mois plus tard, Lune rouge, son dernier album, sortait.

Samedi soir, c’est rayonnante qu’elle est montée sur scène, entourée de gros écrans projetant des Pikachu, des Mario enlaçant Link (le héro du jeu vidéo Zelda) ou encore des images pixélisées de crèmes glacées. On devine son passé : l’artiste a fait un saut par la case production de jeux vidéo avant de se mettre aux platines.

L’univers n’était pas sans rappeler l’un de ses pays d’origine, la Corée.

Pendant plus de 1h30, la jeune femme a livré une performance digne d’un gros show alternant rythmes house, hip-hop (autant dire que lorsqu’elle a balancé le sulfureux « Get your freak on » de Missy Eliott ou le fédérateur « Next Episode » du doc, ça s’est pas mal bougé sur la piste de danse…), drum bass ou encore sons plus épurés.

Si certains n’étaient pas venus à la base forcément pour voir Tokimonsta, gageons qu’ils auront découvert une perle dans le paysage de l’électro hip-hop américain…